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Les caravaniers le long d’une route aride croisent deux explorateurs sur leur side-car, de quoi parlent-ils ? Des steppes hostiles, des champs de coton qui s’étendent à perte de vue, de la mer d’Aral qui s’assèche, de cette eau qui est partout et aussi si absente et peu disponible. En 2008, Loïc et Geoffroy entreprennent un nouveau périple : « l’Expédition Kachgar, sur les traces de l’or bleu ». Ils ont suivi cet itinéraire mythique, route commerciale historique sur les traces des caravaniers de la Route de la Soie. C’est au cours d’un documentaire en cinq épisodes diffusé pour la première fois sur France 5 en mars 2010, que Loïc et Geoffroy de la Tullaye proposent une lecture originale de la mondialisation qui permet à chacun des consommateurs que nous sommes de prendre conscience de notre impact sur la ressource en eau. A l’approche de Noël, cette expédition est un moyen de réfléchir à nos achats et cadeaux tout au long du mois e de décembre.
Depuis Kachgar, ancien carrefour des échanges de la Route de la Soie, jusqu’à Paris, métropole illustrant la société de consommation de masse, et au volant de leur side-car, Loïc et Geoffroy parcourent plus de 15 500 kilomètres, empruntant comme les caravaniers avant eux le tronçon mythique qui relie la Chine à la France. Pendant quatre mois, ils revivent l’évolution de la globalisation des échanges et observent son impact sur la ressource en eau. De l’Orient à l’Occident, nos deux frères découvrent des modes de vie contrastés qui rappellent les différentes étapes de la mondialisation : les échanges limités aux villages voisins, l’exportation de produits agricoles puis de produits manufacturés, pour aboutir à une économie globalisée. Le Kirghizistan et ses nomades, l’Ouzbékistan et son coton, la Turquie et son boom économique et enfin l’Europe et sa société de consommation de masse illustrent clairement ces étapes.
L’expédition exprime une idée simple : si nous voulons préserver l’héritage extraordinaire des routes de la soie, nous devons impérativement prendre conscience que sous une forme ou une autre, quand nous produisons, échangeons ou achetons un produit, c’est toujours de l’eau qui est consommée quelque part dans le monde…
Les résumés des épisodes :
Episode 1 : L’eau, carburant des échanges
Episode 2 : 4000 l d’or bleu, 1 kg d’or blanc
Episode 3 : De l’or bleu pour une poignée d’or noir
Episode 4 : L’or bleu à l’heure bio
Episode 5 : Les autoroutes de l’or bleu
Les chiffres de l’Expédition Kachgar
15.500 kilomètres parcourus
0 pneu crevé !
123 jours de tournage
551 litres d’eau bus par Loïc et Geoffroy
13 pays traversés : Chine, Kirghizistan, Ouzbékistan, Turkménistan, Azebaïdjan, Géorgie, Turquie, Bulgarie, Roumanie, Hongrie, Slovénie, Italie, France
15 langues : Mandarin, Russe, Ouzbek, Turkmène, Azéri, Géorgien, Turc, Bulgare, Roumain, Hongrois, Slovène, Italien, Français… Et un peu beaucoup, d’anglais, la langue des voyageurs, n’est-elle pas ?
Les peuples rencontrés : Ouighour, Kirghize, Ouzbek, Kurdes… Quelques Chinois et beaucoup d’Européens
Le bilan de Loïc et Geoffroy
Loïc : « Pendant ces quatre mois d’expédition, j’ai compris le concept d’eau virtuelle, qu’on avait pourtant largement étudié avant de partir. Je me suis rendu compte qu’au Kirghizistan, où ils produisent pour leur propre subsistance, il est inutile de calculer l’eau virtuelle puisqu’ils ne pourraient pas consommer moins. Mais en arrivant dans les pays de grande consommation, je me suis rendu compte que l’eau virtuelle était intéressante pour comprendre ce qu’on échangeait. Seul un fou échangerait un bien sans savoir la quantité de ressources qu’il y a consacré. Par exemple, pour cultiver un kilo de coton, il faut 3 000 litres d’eau, qui ne sont plus disponibles pour cultiver du blé. L’eau virtuelle est donc intéressante pour partager la ressource, et aussi pour comprendre l’impact qu’on a sur cette ressource. »
Geoffroy : « J’ai fait deux constats pendant cette expédition. Le premier porte sur les échanges entre les pays. Qu’ils soient entre les individus ou à l’échelle d’un pays, pour qu’il y ait un véritable enrichissement entre les parties prenantes, on doit impérativement respecter la diversité. Cela passe par l’écoute, le dialogue et la paix. Mon deuxième constat porte sur les échanges commerciaux entre les pays. L’avènement de la mondialisation a certes permis de faire exploser les échanges et d’augmenter les bénéficiaires, mais le revers de la médaille, c’est qu’on a une empreinte sur la ressource en eau et sur l’environnement qui est catastrophique. Et le paradoxe, dans cette histoire, c’est que les bénéficiaires de ces échanges, ce sont les pays démocratiques. C’est-à-dire que les personnes qui vivent dans ces pays sont libres : libres de savoir ce qu’ils veulent consommer et libres de se rendre compte de ce qu’ils vident derrière eux. A-t-on envie de transformer cet héritage de la Route de la Soie en Route de la Soif ? »