Loïc et Geoffroy visitent maintenant une entreprise de tissage et de filage de coton à Adana, et nous confrontent encore une fois à la complexité des solutions pour la préservation de l’environnement. Cette entreprise, spécialisée en coton bio, bannit l’utilisation des produits chimiques. Or, ces produits améliorent le rendement des champs, et sans eux, la culture nécessite des quantités plus importantes d’eau… Souligner cette complexité nous permet de comprendre qu’il n’existe pas de solution-miracle. La question de l’eau ne doit pas être pensée en dehors de son contexte, mais au contraire toujours en corrélation avec l’environnement. D’autre part, nous comprenons que c’est au consommateur qu’il revient d’agir le premier, en limitant ses besoins. En effet, c’est notre soif de consommation qui entraîne la nécessité de produire plus, et donc d’utiliser plus de pesticides, plus de produits chimiques ou plus d’eau.
A Konya, région très sèche, les nappes phréatiques sont les seules sources d’eau. Comment préserver l’eau quand on en manque ? On ne peut pas investir dans des techniques d’irrigation moins coûteuses en eau et plus productives quand on a seulement les moyens d’avoir recours aux techniques traditionnelles. Il apparaît clairement qu’économiser de l’eau exige des moyens. À Istanbul, Ahmet Baban, représentant de la Turquie au Forum Mondial de l’Eau de 2009 et expert scientifique de l’eau, nous explique la nécessité de lier solutions politiques et technologiques pour répondre aux défis de l’eau.